Quels équipements pour les travaux de désamiantage ?

Quels équipements pour les travaux de désamiantage ?

Pourquoi l’amiante est dangereuse ?

En 1997 explose l’un des pires scandales sanitaires et sociaux de France : alors que les effets néfastes de l’amiante sont connus depuis l’antiquité, on commence seulement à en interdire l’usage. Les fibres sont déjà présentes dans de nombreuses constructions et les travailleurs du BTP y sont exposés depuis des années. Il faut également compter les victimes habitant un environnement amianté souvent sans le savoir.

Le danger principal consiste en l’inhalation de particules très fines et extrêmement volatiles. Elles s’insinuent dans les voies respiratoires et sont responsables de nombreuses maladies, notamment de cancers. Parfois, il s’écoule un temps très long entre l’exposition et la déclaration de la maladie, ce qui rend difficile l’établissement du lien de cause à effet entre l’amiante et la pathologie.

Ce sont ces risques importants pour la santé qui font que le désamiantage est devenu obligatoire.

Réglementation française sur l’amiante

L’amiante et les produits en contenant sont interdits depuis 1997 (décret n°96-1133 du 24 décembre 1996 modifié).

La loi prévoit la surveillance et la recherche de l’amiante dans les anciens bâtiments afin d’établir un dossier technique en vue du désamiantage. Celui-ci doit être effectué par une entreprise certifiée auprès d’un organisme accrédité.

En plus des moyens mis en place pour les travaux avec exposition à des agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, le Code du travail encadre spécifiquement les opérations liées à l’amiante.

Travailleurs

Les travailleurs engagés sur ces chantiers doivent être majeurs (dérogations possibles) et suivre une formation adaptée (arrêté du 23 février 2012). Il leur est également imposée une surveillance médicale renforcée et ils peuvent demander une surveillance post-professionnelle. Les travaux sur flocages et calorifugeages sont interdits aux travailleurs temporaires ou en CDD (articles D. 4153-18 et D. 4154-1 du Code du travail).

La loi prévoit des protections collectives et des équipements de protection individuelle (EPI) par arrêtés (8 avril et 7 mars 2013). Le contrôle de l’empoussièrement et de la valeur limite doit être réalisé par un organisme accrédité.

Environnement

La réglementation encadrant la protection de l’environnement par rapport à l’amiante traite notamment de la destruction des déchets en contenant. Ceux-ci ne peuvent plus être éliminés en ISDI depuis 2012. Les catégories de déchets d’amiante acceptables en ISDND sont définies par l’arrêté du 15 février 2016.

combinaison pour désamiantage

Comment se protéger de l’amiante ?

Plusieurs aspects du chantier sont à considérer pour l’optimisation de la sécurité en opération de désamiantage :

  • La configuration générale du lieu
  • La surface à traitée
  • La nature du bâtiment
  • L’occupation des autres locaux dans le bâtiment
  • Tout élément pouvant influer sur la santé des personnes pendant et après le chantier

Étude préalable

Avant chaque chantier, une analyse précise du terrain doit être menée pour définir les points importants à prendre en compte au moment des opérations.

Processus amiante :

Il correspond à la combinaison d’un matériau amianté, d’une technique de traitement et des protections collectives mises en oeuvre.

Ces processus produisent une quantité variable d’empoussièrement. Le niveau de celui-ci doit être évalué par microscopie électronique à transmission analytique (META). Ce contrôle est de préférence réalisée par un organisme accrédité LAB REF 28.

Les données récoltées permettent de classer le niveau d’empoussièrement :

  • Premier niveau : empoussièrement inférieur à 100f/L
  • Deuxième niveau : empoussièrement supérieur ou égal à 100 f/L et inférieur à 6 000 f/L
  • Troisième niveau : empoussièrement supérieur ou égal à 6 000 f/L et inférieur à 25 000 f/L
  • Au-delà du troisième niveau, il est nécessaire de changer de processus pour réduire l’exposition à l’amiante.

Ce niveau permet de déterminer les protections individuelles et collectives qui seront utilisées. Elle assure également le respect de la valeur limite d’exposition qui est actuellement fixée (depuis le 2 juillet 2015) à 10 f/L sur 8h. Dès 5 f/L, une protection respiratoire devient obligatoire.

Mise en place du plan

Selon le chantier de désamiantage et ses objectifs, on met en place un plan de retrait ou d’encapsulage (PRE) ou de démolition des matériaux contenant de l’amiante. Ce plan a pour but de réduire à son niveau le plus faible possible l’exposition à l’amiante et les risques liés à celle-ci.

Premiers soins en cas d’exposition

  • Inhalation : Après s’être équipé soi-même d’une protection respiratoire, il faut évacuer au plus vite l’individu du lieu contaminé.
  • Ingestion : Se rincer la bouche à l’eau claire et contacter un centre anti-poison.
  • Contact oculaire : Se rincer les yeux à l’eau tiède pendant plusieurs minutes.
  • Contact avec la peau : nettoyer à l’eau claire et au savon doux pendant plusieurs minutes.

En cas de déversement accidentel : évacuer les lieux rapidement et en empêcher l’accès à d’autres personnes. Pour nettoyer la zone, s’équiper en conséquence.

Sources : www.inrs.fr, www.desamiantage.org 

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