Comment détruire des absorbants usagés ?

Les absorbants doivent être collectés et éliminés comme les déchets dont ils sont imprégnés. Les granulés absorbants sont le plus souvent incinérés (sauf pour les granulés d’origine minérale) mais peuvent aussi être stockés dans des centres d’enfouissement technique. L’inconvénient des granulés dans leur élimination est  principalement leur volume (plus important que pour les absorbants synthétiques) qui peuvent faire augmenter le coût de l’incinération. Les absorbants synthétiques, quant à eux, s’éliminent très bien en incinération avec un taux de cendres très bas. Il est également possible de les enfouir.

pictogramme déchet dangereux

Comment savoir si un déchet est dangereux ?

Les déchets dangereux, et plus globalement les produits dangereux contiennent un ou plusieurs éléments qui représentent un risque pour l’humain ou pour l’environnement. Ce risque peut être toxique, radioactif, cancérigène, corrosif, phytosanitaire, etc. Dans l’article R541-8 du code de l’Environnement, on définit ainsi un déchet :

  • Déchet dangereux : tout déchet qui présente une ou plusieurs des propriétés de dangers énumérées à l’annexe III de la directive 2008/98/ CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 relative aux déchets et abrogeant certaines directives. Ils sont signalés par un astérisque dans la liste des déchets mentionnée à l’article R. 541-7.
  • Déchet non dangereux : tout déchet qui ne présente aucune des propriétés qui rendent un déchet dangereux.
  • Déchet inerte : tout déchet qui ne subit aucune modification physique, chimique ou biologique importante, qui ne se décompose pas, ne brûle pas, ne produit aucune réaction physique ou chimique, n’est pas biodégradable et ne détériore pas les matières avec lesquelles il entre en contact d’une manière susceptible d’entraîner des atteintes à l’environnement ou à la santé humaine.

En bref, les déchets sont considérés dangereux dès lors qu’ils contiennent l’une des substances listées dans l’annexe de la décision 2000/532/CE de la Commission du 3 mai 2000.

En 2014*, la France a produit 11 millions de Tonnes de déchets dangereux, ce qui représente environ 3% de la production de déchets totale. On constate une tendance à la baisse de ces chiffres depuis 2010, signe de la sensibilisation des sociétés aux problèmes environnementaux.

Le mélange de plusieurs déchets dangereux est interdit sauf dérogation spéciale (Article L541-7-2). Pour chaque type de déchet, on peut attribuer un code relatif aux déchets dangereux.

Gestion des déchets dangereux

La planification de la gestion des déchets dangereux est organisée au niveau régional à travers des Plans régionaux de prévention et de gestion des déchets (PRGGD).

Les déchets doivent être emballés ou conditionnés avec un étiquetage respectant la réglementation internationale ou européenne. Le transport doit être effectué en adéquation avec la réglementation spécifique au transport des matières dangereuses, celle-ci impliquant la prise de dispositions particulières.

Le long de tout leur parcours, depuis la production, à travers le circuit de collecte et jusqu’au traitement final, les déchets sont tracés grâce à un bordereau de suivi. Celui-ci regroupe de nombreuses informations sur le déchet, son élimination et les intermédiaires qui le prendront en charge.

L’incinération des déchets

Gestion des déchets dangereux
Incinérateur

L’incinération des déchets est un processus auto-alimenté : il ne nécessite pas d’apport en carburant régulier. En effet, les fours fonctionnant de manière continue, c’est la chaleur émise par la combustion des déchets qui suffit à maintenir la température de brûlage. Les incinérateurs sont équipés d’un brûleur qui assure la montée et la descente progressives de la température ainsi que l’arrêt du four.

Infographie des trois étapes de l'incinération des déchets

  1. Réception et stockage des déchets dans le « Hall de réception ». C’est là que sont entreposés et homogénéisées les ordures avant d’être transférées, à l’aide d’un grappin commandé à distance, vers le four. Les opérateurs peuvent surveiller le bon déroulement de tout le processus depuis une cabine de contrôle.
  2. Combustion des déchets dans le four. Celui-ci (ou ceux-ci, dépendamment des installations) fonctionne 24h/24 et 7j/7 tant qu’il y a de quoi l’alimenter (ce qui n’est pas un soucis en France). Le fonctionnement du four ne nécessite du carburant qu’à l’allumage, en cas d’imbrûlés ou de formation de produits toxiques. Plusieurs variantes existent, notamment des fours rotatifs (qui permettent une combustion plus homogène) ou des fours spécifiques à une catégorie de produits (déchets médicaux par exemple).
  3. Valorisation des déchets brûlés grâce à la récupération de chaleur. Durant la combustion, la température des vapeurs et fumées monte entre 850 °C et 1000 °C. Cette chaleur est transportée via un liquide caloporteur (qui transporte la chaleur, souvent l’eau). Celui-ci se vaporise et est distribué dans un réseau de chaleur ou à une turbine pour créer de l’électricité.

L’incinération est, à ce jour, l’une des meilleures solutions permettant de diminuer la pollution des nappes phréatiques en empêchant la stagnation des déchets sur le sol.

Avantages

  • Valorisation des déchets par création d’énergie
  • Processus auto-alimenté
  • Diminue la pollution des sols et de l’eau
  • Réduction efficace du volume (90%) et de la masse (70%) des déchets

Inconvénients 

  • Pollution de l’air par rejet de dioxines et dioxyde de carbone
  • Production de REFIOM (résidus d’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères)
  • Ne convient pas à tous les déchets

L’enfouissement des déchets

traitement des déchets dangereux
Décharge

En France, il existe trois types de décharges. Les décharges de classe 1 se destinent aux déchets dangereux et sont réglementées par l’arrêté du 30 décembre 2002 relatif au stockage de déchets dangereux (modifié en 2009). Les classes 2 et 3 sont respectivement conçues pour les déchets non dangereux et les déchets inertes. Les décharges de classe 1 sont également appelées « Centre de stockage de déchets dangereux » (CSDD). Elles sont utilisées principalement pour la collecte des « déchets industriels spéciaux », qui possèdent une caractéristique dangereuse reconnue.

Avant enfouissement, les ordures présentant un risque particulier sont stabilisées. Cela a pour but de limiter les interactions entre produits chimiques dans la fosse. Il existe quatre principales méthodes de stabilisation :

  • La solidification : Donner une structure physique au polluant par différentes techniques.
  • La fixation chimique : Immobiliser le polluant dans une matrice par liaisons chimiques.
  • La fixation physique : Encapsuler les polluants ou le déchet complet dans une gangue étanche.
  • La vitrification : Retenir les polluants dans une matrice vitreuse obtenue à haute température.

Dans tous les cas, des additifs peuvent être ajoutés pour améliorer le processus de stabilisation.

L’objectif environnemental principal dans les décharges est de limiter l’interaction entre les ordures et le milieu naturel. Pour ce faire, plusieurs techniques sont mises en place, notamment des barrières géologiques ou le drainage des lixiviats (fraction liquide produite lors du stockage des déchets). Cela prévient le transfert des polluants depuis la fosse vers les sols puis vers les nappes phréatiques.

Avantages

  • Solution pratique et rapide
  • Peu coûteux
  • Solutions d’isolement de certains produits

Inconvénients 

  • Pollution des sols
  • Nuisances (odeurs…)
  • Contraintes techniques
  • Perte de place
  • Production continuelle de Lixiviats et de gaz qui doivent continuer à être traités

En conclusion

Le traitement des déchets dangereux doit être abordé de manière réfléchie car il soulève une grosse problématique de pollution de l’air, du sol et de l’eau. A travers l’incinération, on a la possibilité de valoriser un grand volume d’ordures par une production d’énergie. Mais ce procédé ne convient pas à tous les produits, et l’enfouissement peut alors être une meilleure solution, également moins onéreuse. En cas de doute, nos experts répondent à vos questions.

*Sources : www.insee.fr, www.cnrs.fr

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